Histoire de Bully
Extrait du site http://www.fais-voir.com/genealogie/dossier/historique/article/histoirebully.htm de Monsieur et Madame André Bully de Nuits-Saint-Georges.
BULLY
: Village en Seine Maritime (76)
Bully
ayant été une paroisse et une seigneurie très importantes (un marquisat) et
ayant donné naissance à une industrie éphémère mais prospère, on ne manque
pas d'écrits concernant son histoire. Il y a ceux de l'abbé Décorde, des abbés
Bunel, Tougard, Dergny qui ont eux mêmes puisés dans des écrits antérieurs (Masseville,
Duranville, Potin de la mairie et autres) dans les bibliothèques et les
archives. Nous en avons relu, pour vous notamment, la notice historique de la
maison de
BULLY par J.Noulens parue en 1784.
Les
archives départementales possèdent le très riche manuscrit de Charles de
Fourcin (recueil statistique et historique de la commune de
Bully) et d'Ambroise Milet, tous les deux nés à Bully. Le second, fils de
potier à Martincamp, devint lui-même directeur des fours et pates de la
manufacture impériale de Sèvres.
Jusqu'au
Xème siècle, la paroisse de Bully était encore couverte aux ¾ de
forets.
C'est
au XIème siècle que se crée le fief de BULLY. Roger DE BULLY en est le
premier seigneur vers 1056. Il était le fils de Guillaume, comte d'Eu. Bully,
par son site privilégié avait la vocation d'une seigneurie. Roger De Bully fût
de ceux qui accompagnèrent Guillaume le Conquérant à la conquête de
l'Angleterre. Pour sa fidélité, Guillaume, devenu roi d'Angleterre, lui fit de
nombreuses dotations tant en Normandie qu'en Angleterre. Il devint d'ailleurs
Baron de Tikhill. Il fut ainsi l'un de plus puissants seigneurs du royaume, et
pour l'appui à son souverain, il fonda plusieurs monastères (ex: Blyth et
prieurés). Il avait à
sa disposition de nombreux châteaux. C'est à cette époque que Bully est
presque anglicisé et devient dans les textes Burley ou Busley.
Roger
de Bully, dont on ne connaît pas la date de sa mort, eut pour successeur
Richard De Bully qui continua la même politique. Il combla de dotations
(terres, maisons, redevances) les abbayes anglaises. Il créa 4 forges
outre-manche. Peut-être avait-il acquis l'expérience en Pays de Bray ?
Vint
ensuite Jean De Bully. Même politique. Il mourut en 1213.
Notons
qu'en même temps, ils furent les bienfaiteurs de l'hôpital de Neufchâtel,
fondé en 1190.
Le
début du XIIème siècle fût marqué par la décadence. La victoire de
Philippe-Auguste à Bouvines en 1214, la défaite de Jean Sans Terre séparèrent
la Normandie, donc le pays de Bray et Bully de l'Angleterre. La puissance des
Bully s'en trouva amoindrie. C'est à cette époque que des membres de la
famille se transplantèrent en Gâtinais, en Cotentin, en Picardie.
Il
est plausible que la terre des Bully trop favorables à la couronne d'Angleterre
ait été confisquée par Philippe-Auguste en 1202 et confiée à
Robert de Melville, déjà seigneur de Monchaux dans le comté d'Eu. Elle
restera dans cette famille pendant plus d'un siècle.
La
chatellerie appartint ensuite à la famille de De Louvel par achat ou mariage.
Au
début du XVème siècle, la Normandie retomba aux mains des Anglais (guerre de
Cent ans, Charles VI, roi de France) et Bully revint dans la famille De Bully
restée fidèle aux Anglais (Jeanne Filleul). Jeanne Filleul s'allia en 1460 à
Pierre de L'Etendart et lui apporta la terre de Bully. Celle-ci va rester dans
la Famille de L'Etendard pendant près de trois siècles, famille dont l'origine
se perd dans les brumes de la féodalité naissante, et sans doute ennoblie sur
les champs de bataille ainsi que le laisse supposer son surnom (étendard=bannière=drapeau).
La
terre de Bully fût élevé au rang de marquisat en faveur de Jean-Louis de L'Etendard
en 1677, titre de noblesse en Comte et Duc. Ce titre de noblesse avait une
origine militaire.
A
cette époque, les seigneurs De Bully étaient également gouverneur de l'élection
et de la sergenterie de Neufchâtel. En 1683, le roi leur confia aussi le fief
de Bos-Rohard-le-Hardi (aujourd'hui Bosc-le-Hard).
Gens
de Bully, vous mesurez la puissance de votre paroisse à cette époque
? Et pendant ce temps, ces seigneurs de Bully pourvus de grades militaires
s'illustraient aussi sur les champs de bataille.
En
1740, Jean-louis de Bully ne laissa pas de postérité. La seigneurie de
Bully revint à sa sœur Thérèse de l'Etendard, puis à la fille de celle-ci,
Anne de Roncherolles dont le mari n'était autre que René de Maupeou, président
au parlement de Paris et plus tard, chancelier et garde des Sceaux. Le
chancelier habita souvent Bully. Il fut disgracié par Louis XV et exilé par
Louis XVI. Il mourut le 29 Juillet 1792 au Château de Thuit, près des Andelys.
La puissance seigneuriale de Bully avait pris fin.
De
Bully, de Merville, de Louvel, de l''Etendart, de Maupeou, voilà les 4 grandes
familles qui ont fait l'histoire de Bully. Il n'y avait pas mieux dans le Pays
de Bray. Si les De Bully avait perdu leur paroisse d'origine, ils continuèrent
à faire parler d'eux et à s'illustrer en d'autres lieux, dans diverses
fonctions de l'armée, dans l'administration. Par exemple, Léon et Victor de
Bully se comportèrent brillamment dans les événements
de 1870. Ils reçurent la Légion d'Honneur. Le nom des De
Bully tintât donc très longtemps à l'oreille des Français.